Bon allez, j’m’y remets ! J’ai beau être rentrée, il me reste plein d’choses à raconter. J’y ai pris goût, faut croire… D’autres articles sont donc à prévoir et je commence en ouvrant une nouvelle catégorie, les brèves photographiques : des séries d’une dizaine de photos accompagnées d’un texte introductif. L’occasion de formaliser et finaliser un peu mes démarches photographiques, de me constituer un bel album de souvenirs au lieu de laisser traîner dans l’oubli des clichés en vrac. Allons-y :
Eyne, Pyrénées Orientales, août 2016.
Dans la vallée d’Eyne, en bas de la soulane, court un étroit canal. Sa bouche en fer gobe un torrent plus en amont. Puis ses entrailles à ciel ouvert portent vite les eaux vives vers les prés blonds du plateau cerdan. Sur des centaines de mètres, on marche avec lui et ses glouglous trop réguliers retiennent l’oreille. Il habille étonnamment le paysage, ce serpent métallique bordé de plantes hydrophiles qui poussent sous les fuites. Sa présence est plaisante, presque rassurante : c’est l’inattendu fil gris de la promenade.
Je longeais donc ce canal, une oreille pour lui, l’autre pour les oiseaux. Je ne le regardais pas trop, je regardais juste l’eau. De temps en temps. Soudain ma tante, qui marchait devant moi, m’a fait remarquer : « Tu as vu les parois du canal ? On dirait une peinture abstraite ! » J’y ai jeté un œil curieux, il fut piégé. C’est ainsi qu’en haute montagne, dans la Vallée des Fleurs, mon attention toute entière fut captée… par du métal oxydé. Lire la suite →