Conjurer l’hiver

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C’est poussiéreux, par ici… Bon. Reprenons en douceur. Vocalisons un peu, manipulons quelques mots, des mots démodés… maux d’émos, démo d’émaux ; dès Meaux, des modems… ô dés ! Maud est mode, hé ! Mau d’haies, mmm… au dais. Ah, ça va mieux !

Passons maintenant aux photos, puisque qu’après tout, c’est d’une brève photographique qu’il s’agit. Des photos de deux hivers mélangés : un hiver qui a déjà un an, limousin et givré, et un hiver presque-passé, tourangeau et tout blanc. Des photos d’hiver… pour en sortir bientôt, pour invoquer le printemps. Et faire surgir hors de leur terrier les enfants de l’hibernation ! Car c’est beau, l’hiver, mais il dure parfois trop longtemps.

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Les poils de la liberté

Un beau jour de mai, le plus beau peut-être ; tout Nancy s’est rué dehors. Je marche dans la vieille ville. Le vent me caresse les mollets et fait flotter ma jupe large comme une voile sur la mer. Mes yeux se posent sur les balcons fleuris et les façades tachées de soleil. C’est alors qu’une voix m’interpelle : « Hé toi, va falloir t’épiler les gambettes ! » Je passe mon chemin, ne me retourne pas sur l’homme qui a proféré la sentence. Je souris avec une pointe d’amertume : ça devait bien finir par arriver.poils_1

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Quand vient l’automne…

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…toutes les feuilles tombent, et mon cœur pleut des larmes loooongueeeuh… chantait à tue-tête la cassette des P’tits Loups du Jazz (et moi avec) quand jadis, la voiture nous menait vers les vacances. Je profite des miennes pour partager avec vous ces neuf haïkus de saison. J’ai ajouté un petit topo sur cette forme poétique à la fin de l’article pour ceux qui veulent en savoir plus. 🙂

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Un canal montagnard

Bon allez, j’m’y remets ! J’ai beau être rentrée, il me reste plein d’choses à raconter. J’y ai pris goût, faut croire… D’autres articles sont donc à prévoir et je commence en ouvrant une nouvelle catégorie, les brèves photographiques : des séries d’une dizaine de photos accompagnées d’un texte introductif. L’occasion de formaliser et finaliser un peu mes démarches photographiques, de me constituer un bel album de souvenirs au lieu de laisser traîner dans l’oubli des clichés en vrac. Allons-y :

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Eyne, Pyrénées Orientales, août 2016.

Dans la vallée d’Eyne, en bas de la soulane, court un étroit canal. Sa bouche en fer gobe un torrent plus en amont. Puis ses entrailles à ciel ouvert portent vite les eaux vives vers les prés blonds du plateau cerdan. Sur des centaines de mètres, on marche avec lui et ses glouglous trop réguliers retiennent l’oreille. Il habille étonnamment le paysage, ce serpent métallique bordé de plantes hydrophiles qui poussent sous les fuites. Sa présence est plaisante, presque rassurante : c’est l’inattendu fil gris de la promenade.

Je longeais donc ce canal, une oreille pour lui, l’autre pour les oiseaux. Je ne le regardais pas trop, je regardais juste l’eau. De temps en temps. Soudain ma tante, qui marchait devant moi, m’a fait remarquer : « Tu as vu les parois du canal ? On dirait une peinture abstraite ! » J’y ai jeté un œil curieux, il fut piégé. C’est ainsi qu’en haute montagne, dans la Vallée des Fleurs, mon attention toute entière fut captée… par du métal oxydé. Lire la suite

L’heure du retour

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Hé bien voilà, je suis rentrée. De retour pour quelques semaines dans ma campagne limousine et prête à attaquer ma dernière année d’études à Nancy, impatiente même ! Il y a un an, je préparais mon grand départ du haut des Pyrénées Orientales, où j’étudiais une petite mousse avec enthousiasme. Alors, finalement, un an de voyage ou presque, qu’est-ce que ça a changé ? Lire la suite

Comment je suis devenue la Fée Gentiane

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Coucou ! (ce satané piaf s’est enfin tu d’ailleurs, beaucoup trop bavard !) Me voilà de retour chez Pimpi’ pour mes ultimes jours en Italie. Maintenant c’est l’été, il fait 35 °C, les cigales cri-crissent et des centaines de lucioles enchantent les soirées. Aujourd’hui je souhaite partager avec vous cet article qui a maturé dans mes brouillons pendant quelques semaines. Il fait suite à celui sur le Jardin de Pimprenelle, et il est, hum, un peu plus long que les articles habituels. Bonne lecture !

Au mois de mai, de nombreuses écoles maternelles et primaires de la région viennent faire leur sortie de fin d’année au Giardino di Pimpinella. Les enfants y participent à des ateliers en lien avec la nature et les usages des plantes : dessiner avec des matériaux végétaux, fabriquer des savons ou des parfums, se promener en apprenant l’usage des plantes rencontrées en chemin… Jusqu’ici, rien de bien exceptionnel. Mais tout ceci a lieu dans un cadre particulier qui transcende complètement cette expérience. Laissez-moi vous raconter : Lire la suite

Chez un musicien

aP6106154San Leo Bastia, Umbria, 30 mai – 12 juin 2016

Une parenthèse tranquille. Désherber en écoutant du jazz – me promener dans les parcelles forestières, appareil photo à l’épaule – repeindre un plafond – tester de nouvelles saveurs de plantes sauvages – faire la vaisselle, faire la vaisselle, faire la vaisselle – me lancer dans de longues discussions métaphysiques avec mon hôte – manger des merises par poignées – rentrer le linge en hâte sous les premières gouttes de l’orage presque quotidien – contempler les paysages célestes depuis ma fenêtre – et puis, quand même, jouer de la musique :

Une reprise d’une chanson de Tom Waits interprétée par moi-même… Merci à Michael pour l’enregistrement et le mixage. Lire la suite

Le Jardin de Pimprenelle

Mois de mai, du printemps à l’été. Soleil, orages et pluies soudaines se succèdent. Les couleurs s’épanouissent de part et d’autre de l’horizon, des parfums enivrants flottent sur la colline : chèvrefeuille, rose, sureau… Depuis ma maisonnette en bois, j’écoute le loriot quand je me réveille et le rossignol quand je cherche le sommeil (mon animal totem m’empêche de dormir, le comble). Et tout le jour résonne le chant du merle, éclatant de joie et de mélancolie ; lorsque je l’entends mon cœur se serre un peu. Quand je marche dans la chênaie, les chevreuils aboient, les serpents s’éclipsent et le lièvre détale, surpris par mes pas. Au fil des jours et de mes promenades les fleurs naissent et meurent : Paeonia, Orchis, Astragale… Bon, je pense qu’à ce stade vous avez bien saisi l’ambiance bucolique dans laquelle j’ai passé le mois dernier !

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